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“Memory Hole” (2003) Installation : projector, pierced white Plexiglas screen (50 x 50cm) In this simple mechanism, a photographic image of myself, taken at a time from before I can remember, is projected on a pierced screen. The projection is focussed on the wall behind so that the image on the screen has an indistinct, dreamlike quality. At the same time, the image of my head projected through the aperture in the screen is in focus. The shiny, plastic screen provides a third, more readable image in the form of a reflection in which the baby’s face is missing. According to Freud, it is possible that we do not have any “real” memories of early childhood as such, but associations that emerge at later periods in relation to subsequent events. These memories are analogous to dreams or fictions constructed out of psychic conflicts and combining elements from different sources. Consequently, memory could be considered as a montage of real and false elements. |
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«Trou de mémoire» (2003) Installation : projecteur, écran plexiglas blanc percé (50cm²) Dans certaines de mes œuvres comme Trou de mémoire, j’utilise l’image photographique pour représenter une mémoire que je n’ai pas, à savoir un évènement de mon enfance qui se passait avant le début de la période dont je me souviens. Ici, une telle image est projetée sur un écran en plastique blanc qui est percé au centre. Le projecteur est focalisé sur le mur derrière l’écran. L’image qui est projeté sur l’écran apparaît lointaine et floue, comme le souvenir indistinct d’un rêve. Par contre, l’image de ma tête projetée à travers l’écran est net. Cette façon de traiter la “mémoire” est ainsi une sorte d’euphémisme de l’oubli. |
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Ce que j’ai essayé d’évoquer dans Trou de mémoire, c’est le caractère trouble de la mémoire, sa nature précaire et peu fiable, qui remplit pourtant notre conscient. Selon Freud:
'La question se pose si nous avons des souvenirs de notre enfance de tout : il est possible que nous n’ayons que des souvenirs associés à notre enfance. Nos souvenirs d’enfance nous ne montrent pas nos premières années comme ils étaient mais comme elles apparairent aux époques postérieures lorsque les souvenirs seraient évoqués. Les souvenirs d’enfance ne sont pas émergés pendant ces périodes là, comme certaines le disent : ils étaient formés à ces moments là. Et nombreuses motivations, avec aucune concerne pour les précisions historiques, ont joué un rôle dans leur formation, aussi que dans la sélection des souvenirs mêmes.'Donc le fait de se souvenir de quelque chose ne veut pas dire qu’il est littéralement vrai. Pour Freud les souvenirs sont analogues aux rêves ou des fictions, construits à partir des conflits psychiques et combinant des éléments des sources diverses. Ainsi, nous pouvons considérer la mémoire comme un montage des éléments vrais et faux. |